Présentation des cours de Fabienne Dourson (2010)
Modernité & Économie
Si des pratiques économiques existent dans toute société, si la réflexion sur des questions économiques est avérée dès l’Antiquité (Xénophon, Platon, Aristote…), dans des cultures très différentes (Asie, Moyen-Orient, Monde méditerranéen..), dans des textes d’essence philosophique ou religieuse (Bible, Coran…) et leurs commentaires (Pères de l’Église, Averroès, Thomas d’Aquin, Guillaume d’Occam…), l’économie, en tant que discipline autonome, n’émerge qu’avec la Modernité. Encore faut-il attendre, la fin des « temps modernes » pour qu’on puisse la considérer comme telle et le XIXe siècle pour qu’elle prenne véritablement corps. Pourtant les « temps modernes », qui dans la périodisation historique commencent en 1492, connaissent des changements dont les conséquences économiques seront importantes à terme. Du reste, en soi, « l’extension » du Monde jouera un rôle important dans les transformations économiques qui s’initient alors. Toutefois, pour l’essentiel, les pratiques économiques restent quasi-identiques à celles des siècles précédents. Aussi la première séquence sera-t-elle consacrée à la continuité des pratiques sociales et économiques, éclairées par le cas français.
Pour autant, des lignes bougent et un paysage différent se dessine : la seconde séquence s’intéressera à la nature et aux modalités des changements qui, au plan économique, font de la période une charnière.
Enfin, le XVIIIe siècle finissant ouvre sur une société économique construite à partir de la doctrine du libéralisme économique, articulée à la science et à la technique : la troisième séquence, nous fera donc véritablement entrer dans la perspective économique moderne et la dynamique du capitalisme (abordée l’année dernière). Finalement, cette série de cours permettra de revenir autrement sur les thématiques des années précédentes – toutes en lien avec la Modernité -, d’approfondir certaines questions, d’éclairer des aspects restés dans l’ombre ou trop rapidement évoqués…
“L’incompréhension du présent nait fatalement de l’ignorance du passé. Mais il n’est peut-être pas moins vain de s’épuiser à comprendre le passé si l’on ne sait rien du présent” (March Bloch, « Apologie pour l’histoire ou le métier d’historien », Armand colin, U prisme, 1974)
Bibliographie
Comme toutes les thématiques antérieures tournaient déjà autour de la modernité, les références bibliographiques, reprennent très largement celles des années précédentes. Sauf exception, j’ai privilégié les ouvrages qui se lisent facilement.
- Baschet Jérôme (2006), La civilisation féodale, de l’an mil à la colonisation de l’Amérique, Paris, Champs Flammarion (3e édition).
- Georgescu-Roegen Nicholas (1995), La décroissance, (2e édition), http://classiques.uqac.ca/Grataloup
- Christian (2007), Géohistoire de la mondialisation, Le temps long du monde, Paris, Armand Colin.
- Latouche Serge (2005), L’invention de l’économie, , Michel
- Latouche Serge (2007), Petit traité de la décroissance sereine, Paris, Mille et une nuits.
- Polanyi Karl, (2009), La Grande Transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps, Paris, Gallimard, Tel, (1944, trad. Française 1983). Paru récemment en livre de poche.
- Schumpeter Joseph A. (1967), Capitalisme, Socialisme et Démocratie, Paris, Payot (1950).
- Verley Patrick, (1997), La Révolution industrielle, Paris, Gallimard, Folio.
Fabienne DOURSON