Présentation du cours de Sophie Roux (avril 2009)

Présentation du cours de Sophie Roux (avril 2009)

L’Utopie dans la ville : la cité idéale ? L’organisation de la ville (l’Urbs), et celle conjointe de la cité (polis) ont donné lieu à des élaborations de bâtiments, d’aménagements fonctionnels et stratégiques d’espaces, de mythes qui logent dans la perception que l’on a de notre environnement bâti. La construction de la tour de Babel, et ses descendances, la cité de Dieu et les villes des hommes élaborent une pensée, des outils et une fonction : l’urbanisme. Dès lors, les aménagements du sol, inscrivent et prescrivent les espaces communs, les espaces laïques/civiques et privés. Ils y assignent des usagers, ils structurent aussi les imaginaires de la ville, par la ville, au service des pouvoirs. La notion de cité idéale (politique et symbolique) se dessine à l’horizon, comme une des utopies de la vie en communauté. Une certaine façon de modeler le vivre ensemble sur un même lieu, mais pour quels usages et pour quels effets? Et l’architecture dans cela ? Dans ce jeu de damier des “ pensers ” de plans et de formes de l’urbain, l’architecture (ou ce qu’on nomme telle) produit la valeur de l’espace, et de l’urbain, elle y joue le rôle et le sens de sa fonction. De fait, vivant et voyant la ville nous devons interroger les besoins et les finalités de nos pratiques face à ce qui fait architecture. La cité idéale est-elle celle de l’adéquation entre la diversité des hommes vivants sur un territoire, pour vivre au mieux ensemble ? Ou bien est ce un réaménagement des sols et des décors pour structurer par la fonction pratique et esthétique une volonté de configuration politique ?

Je propose d’intervenir sur un ou deux exemples dans l’histoire de l’architecture qui recoupent ces notions de Cité idéale et permettent de nous interroger.

Plan du cours : Villes d’hier, ville d’aujourd’hui : De la ville rêvée à la ville construite, qu’est ce que la Cité Idéale ? (A l’aide de projections d’images numériques)

  1. La cité idéale au XV siècle : Une architecture “humaniste ”. Une première approche qui ouvre la réflexion à la Renaissance, avec les exemples de la ville au moyen âge en Italie, et les aménagements urbains de la commune de Sienne. Avec la diffusion de la pensée humaniste, dans l’ambiance florentine, l’architecture devient un objet de spéculation qui se donne à voir et prend une signification nouvelle au cœur des constructions urbaines. Cette intervention met en place deux modèles de la ville. Sienne réalise un programme urbain au service d’une volonté communale proposée dans les fresques du “Bon et du Mauvais Gouvernement ”. Florence est au XV ème siècle le théâtre d’une renouvellement des formes et des significations esthétiques et symboliques de l’architecture, à travers un programme de constructions conduites par Filippo Brunellesci. S’il reste du temps pour cette intervention, on pourra évoquer la spécificité de Venise au XVèm siècle, ses choix et ses stratégies esthétiques, dans ses constructions et ses structurations de la Piazza San Marco
  1. L’architecture et l’esprit des Lumières : 1775 La saline de Chaux de Nicolas LedouxLa cité de la production : Nicolas Ledoux conçoit et réalise une architecture de la production “considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la législation ”. La saline de Chaux et ses prolongements théoriques dans la ville de Chaux, inaugure une nouvelle façon de penser l’organisation du travail, la vie des ouvriers au sein d’une collectivité, et d’un ensemble urbain adéquat. Il inaugure par ces conceptions, les projets du Phalanstère de Fourier, du Familistère de Godin au XIX ème siècle.
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